Le 16 octobre 2020 10h. Dans le train me menant au Tedx Alsace de Mulhouse, je relie ma conférence. Qu’importe finalement ce qui se passera, l’important est d’aller à la rencontre d’hommes et de femmes, et d’être dans une belle qualité relationnelle. Le contrôleur arrive masqué, je lui tend mon billet et lui souris derrière mon masque. A-t-il souri aussi ? Je ne sais pas, il m’a dit « bonne journée » et continue sa route. Je l’interpelle avec humour : « Mr le contrôleur, merci pour votre sourire. » Il reste interloqué, revient sur ses pas, à ma hauteur et baisse un instant ce masque et moi aussi, et nous nous sourions. Il repart apparemment joyeux, content de lui, ayant osé un acte rebelle. Un instant d’aventure en somme, un contact s’est fait.
Photo : Mehdi Boswingel
Tedx. Que dire ? C’est aussi une aventure que la vie propose, Avant, pendant, et après l’évènement. Un état d’immersion avec d’autres humains. Une équipe au service, un coach, un chef d’orchestre qui en plus d'en avoir dans les méninges a du cœur. Il est Salah dans l’excellence de l’intégrité. La structure, la bienveillance vous donne l’espace d’être au meilleur niveau de nous-même. Pour quoi faire ? Transmettre une idée, une connaissance, un vécu, des enseignements issus de son propre terrain personnel. Comment ? Avec sérénité de préférence.
Je rencontre 11 speakers extraterrestres : Yves, l’Indiana Jones des pays de l’est, Jean-François, un rescapé de la prison des petits hommes, devenu bon et pertinent, Martial, vif comme l’éclair dans la délicatesse du propos et de la fougue, Richard à la provocante douceur de l’être, un manouche au grand cœur, singulier et drôle, Aurélien le malien, un militaire à la haute envergure, guerrier à la sensibilité rare, un semblant de retenu mais bien là, Stephan, un banquier au chamanisme chevaleresque, Cédric, moi-même, farfelue à ses heures perdues, fait de la maladie sa bonadie.
Et 5 femmes Céline, Martine, Fanny, Nawell, Anne : en un mot, elles en ont dans le froc, mais c’est normal car ce sont des amazones solides comme le roc. Belles et intelligentes, elles nous donnent des belles leçons d’humanité face à l’adversité. Et parmi les 12, s’immisce Juliette, une petite schtrompfette à la voix d’or, venue de nulle part. Sa voix me fait frissonner. Aussi un coach sportif Cyril, au crâne bien dessiné, ses cheveux peinent à pousser mais sa générosité s’exprime sans peine.
Enfin, Salah-Edine, il est le chef d’orchestre qui nous relie les uns aux autres dans la même direction, celle d’un partage authentique.
Chacun est digne de noblesse dans sa sincérité et son envie d’offrir une partie de lui-même. 12 speakers au destin différent. Simples et volontaires, ils se foutent à poil devant les projecteurs. Des larmes peuvent couler. Il y a du stress, du doute, des tremblements, on s’en fout ! On est dans le même bateau pour partager un temps fort, un temps court et dense, sa propre odyssée dans la plénitude du sens … à sa vie. Tous dans notre vie avons reçu un coup de bambou sur la tête, avons su réagir dans le courage et la fête de bout en bout. Visionnaire, créatif, journalisme nomade, guerre et paix, banque et spiritualité, séparation, burn-out, mort et renaissance, un chant venu de nulle part. Chacun a la niaque pour dire « merde, on y va quand même ». Même si le destin a été lourd pour certains, la vie continue avec de nouvelles compréhensions, de nouvelles directions. C’est beau à entendre. « Cette vie, on va en faire quelque chose de bien... On ne va pas laisser tomber. »
Le 18 octobre 2020, habité de gratitude, je reprends le train vers Strasbourg pour de nouvelles aventures. La boucle est bouclée. Merci TEDx.
Photo : Mehdi Boswingel
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